Que ta Volonté soit faite Maxime Chattam

Publié le par aliscans

Que ta Volonté soit faite Maxime Chattam

Dans ce nouveau roman Que ta Volonté soit Faite Maxime CHATTAM s’éloigne un peu de ses thrillers habituels et nous mène vers un roman plus noir, et au travers d'un narrateur de l'ombre à la première personne du singulier il nous invite à Carson Mills dans les années 60 au coté de Jon Petersen pour y suivre le parcours sanglant de sa vie.

Maxime Chattam prend le Mal à la racine : Jon, une naissance dans le sang (ses parents sont sauvagement assassinés le jour de sa naissance), une adolescence marquée par la cruauté, la sienne mais aussi celle de son grand-père qui va l’élever. Impossible d’ailleurs de rester insensible à cette terrible scène avec le chien dès le 1er chapitre qui campe indéniablement le roman. De la violence tu veux, cher lecteur, de la violence tu auras.

Très tôt Jon développe son goût pour l'horreur, torture d'insectes, d'animaux, violence sur ses camarades puis un pas de plus vers le mal, le viol de femmes laissant derrière lui un coquelicot rouge symbole du sang recherché chez les vierges déflorées. Cette violence ira crescendo depuis sa rencontre avec un semblant d'amour, un mariage raté, jusqu'à la naissance de son fils Riley.

Personne n'est épargné par la violence gratuite et incompréhensible dans cette famille tombée dans la folie. Chattan nous montre comment l'homme peut devenir mauvais, vers quoi il évolue, jusqu’où il peut aller dans la monté de sa violence, et comment il lui est alors impossible d'échapper à sa nature propre.

Au fil de notre lecture le portrait de Jon est toujours plus sombre, plus noir, plus violent.

Un personnage diabolique, un psychopathe déshumanisé que rien ne semble arrêter.

De l'humanité il en reste encore un peu chez le détective Jarvis appelé à résoudre ces meurtres et viols mystérieux qui resteront impunis pendant plus de 20 ans, il en reste encore chez le pasteur qui ne peut cependant que trembler et se taire face aux confessions qui lui sont faites et encore chez quelques femmes qui gravitent autour de tous ces hommes mais dont la parole n'est jamais considérée.

La psychologie, le caractère de chaque personnage est scrupuleusement passé au peigne fin. Un véritable voyage dans la tête des protagonistes. Le lecteur est condamné à vivre chaque action, à y participer en silence et y ressentir chaque coup donné. Comment tout cela pourra t-il donc se terminer ? Difficile d'anticiper le récit tant la monté en puissance de la violence s’accroît à chaque nouveau chapitre.

Chattam nous plonge dans un roman noir, directement dans la tête de personnages remplis de haine, d'horreur. Il tisse une histoire d'angoisse et de peur dont l'essence même y est la vérité et le crime. Un récit troublant dans lequel l'écrivain nous prend à témoin et nous conduit vers une fin spectaculaire comme on les aime.

Un hommage vrai et sincère à Stephan King dont on sait que Maxime Chattam s'est nourri. Des images fortes et choc, des longueurs parfois mais un retournement final si incroyablement diabolique qu'on en oublie vite les maladresses de notre auteur si talentueux.

Lecteurs vous voici avertis.

Quatrième de couverture:

Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis... S'il n'y avait Jon Petersen.
Il est ce que l'humanité a fait de pire, même le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là... sans doute réveillera-t-il l'envie de tuer qui sommeille en vous.Maxime Chattam nous manipule tout au long de ce récit troublant dont le dénouement, aussi inattendu que spectaculaire, constitue l'essence même du roman noir: la vérité et le crime.

Publié dans chronique

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